Prévenir les décès inopinés à l’hôpital ? Revue monocentrique de 10 années - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
Afin d’évaluer l’intérêt et les modalités de fonctionnement d’une équipe d’urgence intra-hospitalière (EUIH) en complément de notre équipe « arrêt cardiaque », nous avons analysé les décès inopinés (INOP) survenus dans notre CHU (450 lits) au cours des dix dernières années (2005–2014).
Matériel et méthodes |
Dans notre CHU, chaque décès est rapporté (caractéristiques, causes, circonstances…) au service qualité par le médecin en charge. Les décès ayant été déclarés comme « inopinés » (déf : « décès survenu de manière inattendue à ce moment et/ou dans ces circonstances ») ont fait l’objet d’une analyse rétrospective et systématique de leur dossier informatisé, en excluant les patients (pts) avec limitation thérapeutique documentée.
Nous avons analysé les caractéristiques de ce groupe, avec recherche de dégradation clinique objective (notes au dossier) dans les 48h précédant le décès (paramètres vitaux (PV) : TAs<90>180mmHg ; FC<50>130/’ ; SaO2<90 % ; polypnée>30/’), ou de présence documentée de l’un des 4 facteurs de risque pressentis (FRP) suivants : confusion-contention-incapacité d’appel-encombrement nécessitant aspiration. Une comparaison avec les autres décès (non inopinés) survenus dans la même période a aussi été faite pour des données rapportées systématiquement (présence ou non du nursing/de la famille ; complications).
Résultats |
Sur les 2188 décès en hospitalisation classique (excluant Soins intensifs [SI], urgences, salle d’opération [SOP]), 177 (8,1 %) répondaient aux critères INOP (Tableau 1).
La proportion INOP variait considérablement d’une unité à l’autre (neurologie 2 % ; orthopédie 67 %), sans différence entre les unités de médecine et de chirurgie. Les INOP survenaient avec un pic de fréquence à l’aube (06h–08h), sans distinction entre les jours de la semaine. La plupart des INOP avaient séjourné/transité auparavant aux urgences (62 %), SI (26 %), ou SOP. (36 %) et présentaient des scores de sévérité élevés. La cause présumée du décès était respiratoire (41,2 %) ou cardiaque (27,1 %).
Dans ce groupe INOP, 132pts (75 %) avaient eu une dégradation des PV dans les 48h avant le décès ou présentaient des FRP (dégradation PV : n=74 ; FRP : n=18 ; dégradation combinée des PV et FRP : n=40).
Aucun signe (FRP ni PV) n’était présent chez la moitié des pts INOP d’orthopédie et de médecine interne. La présence de FRP était spécifique à certaines unités (neurochirurgie, médecine physique, gériatrie).
Discussion |
Une dégradation récente des PV et/ou la présence de FRP précédaient 3/4 des décès hospitaliers inopinés. La présence et pertinence des signes d’alerte sont variables selon la spécialité. Ces éléments devraient permettre d’identifier de manière différenciée les pts qui pourraient bénéficier de l’intervention d’une EUIH.
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Vol 1 - N° S1
P. A133-A134 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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